Piégeage 87
ECHINOCOCCOSE ALVEOLAIRE
peu fréquente mais qui détruit le foie
L'échinococcose alvéolaire est une maladie parasitaire provoquée par Echinococcus multilocularis qui peut passer de l'animal à l'Homme. La plupart des contaminations n'aboutissent pas au développement de la maladie, mais si c'est le cas, elle détruit le foie et peut se propager à d'autres organes.
Il y a infestation du foie par le parasite, mais l'atteinte, en plus d'être très lente, est souvent asymptomatique, à tel point que l'on parle de « mode de progression comparable à un cancer du foie à marche lente ».
Le nombre de renards roux s'accroît, ceci en raison de la grande efficacité des campagnes de vaccination contre la rage (diminuant bien la mortalité chez les renards). L'incidence de l'échinococcose alvéolaire qui, pour l'instant, reste stable, donc plus de renards sont porteurs.
Les renards, hôtes définitifs, s'infectent en mangeant des rongeurs, hôtes intermédiaires aux foies infestés, ayant eux-même été infestés par ingestion d'« oncosphères » portées par des graines. Les larves vont s'enkyster dans le foie, donnant des vésicules. Ces vésicules éclatent pour libérer un parasite, qui va migrer vers l'intestin et maturer pour donner un ver adulte. Les vers adultes libéreront des œufs dans l'environnement, œufs qui évolueront pour donner les oncosphères précédemment mentionnées.
L'humain se contamine accidentellement par contact direct (exemple : léchage par les chiens et chats, ou en les laissant manger dans nos assiettes, leur salive étant facilement souillée d'œufs) ou indirect (avec chien ou chat principalement, et éventuellement un renard ou autres canidés chassant des rongeurs) aboutissant à l'ingestion d'œufs (microscopiques) du parasite. La contamination la plus fréquente est le contact direct avec les animaux domestiques, celle avec les animaux sauvages étant principalement due à la consommation de fruits sauvages ramassés au sol ou à faible hauteur (fraises des bois, myrtilles, framboises, mûres) et qui ont été contaminés, non par l'urine, mais par des excréments de ces carnivores. La présence de renards dans un jardin est également facteur de risque lors de le la consommation de fruits et légumes du potager.
La maladie n'est détectable que par une sérologie positive et des calcifications hépatiques. C'est une maladie longtemps asymptomatique : le développement s'étale sur plusieurs années, pour former une masse hépatique assez importante pour que des signes peu spécifiques apparaissent : sensation de « masse hépatique », troubles de compression des organes voisins... Un envahissement des organes voisins, ainsi que des axes vasculaires et biliaires pourra être observé. L'âge moyen d'apparition des symptômes est de 50 ans.
Le diagnostic repose essentiellement sur l'imagerie médicale. Il sera recherché des calcifications hépatiques.
Une biopsie hépatique permettra de mettre en évidence des lésions très caractéristiques. Il peut aussi être employé des méthodes moins invasives telle la recherche des marqueurs de souffrance hépatique.
Le traitement consiste en l'ablation chirurgicale pour retirer la masse parasitaire du foie et éventuellement au voisinage du foie. La chirurgie est suivie par une prise de médicaments en continu à plus ou moins long cours, mais toujours pendant un minimum de deux ans. Dans les cas les plus graves (7 % des malades), une transplantation hépatique peut être envisagée, malgré le risque de réinfestation.
