Piégeage 87
La LEPTOSPIROSE,
maladie bactérienne mal connue
mais potentiellement mortelle pour l'Homme
La leptospirose est une maladie peu connue causée par une bactérie (Leptospira interrogans) qui se propage dans l'eau des rivières et plan d'eau. Dangereuse voire mortelle, elle est transmise à l’Homme par l’urine de certains rongeurs, dont le ragondin et le rat musqué. Une simple coupure ou une baignade dans une eau contaminée peut suffire à contracter la maladie.
La transmission à l'homme se fait soit par :
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contact direct avec les animaux infectés
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contact indirect à travers l'environnement (eau douce, sol boueux, via la végétation ... contaminés par l'urine d'animaux infectés)
La bactérie pénètre à travers la peau ou à travers les muqueuses (Œil, nez, gorge).
Certaines professions (agriculteurs, éleveurs, égoutiers, éboueurs…) et les personnes pratiquant des loisirs nautiques (baignade, canoé, kayak, pêche, chasse, canyoning...) sont particulièrement à risque.
Les leptospires (bactéries qui cause la leptosirose) ne se multiplient pas dans le milieu extérieur mais ont la capacité de survivre 6 à 12 mois dans les milieux humides et tièdes.
Chez l’homme, la maladie est souvent bénigne, mais peut conduire à l’insuffisance rénale, voire à la mort dans 5 à 20% des cas. L’incubation dure en moyenne de 4 à 14 jours. De nombreuses formes cliniques, allant du syndrome grippal à l’atteinte multiviscérale avec syndrome hémorragique sont décrites. Dans la forme modérée, la maladie débute par une fièvre élevée avec frissons, maux de tête, douleurs musculaires et douleurs articulaires diffuses. Elle peut cependant évoluer vers une atteinte rénale, hépatique, méningée ou pulmonaire. Dans 20% des cas, elle se complique d’un syndrome hémorragique. Aucun signe n’est vraiment spécifique mais l’existence d’un ictère conjonctival et de myalgies est particulièrement évocatrice. Les formes graves (ictéro-hémorragique ou maladie de Weil) associent insuffisance rénale aiguë, atteinte neurologique (convulsions, coma) et des hémorragies plus ou moins sévères (pulmonaire, digestive). La convalescence est longue. Des complications oculaires (uvéite, kératite) tardives peuvent survenir.
Le traitement des formes graves nécessite une hospitalisation. Il repose sur la réanimation médicale et l’administration d’antibiotiques (amoxicilline, céphalosporine et cyclines) le plus tôt possible, ce qui diminue le risque de complication, raccourcit l’évolution, atténue la symptomatologie, et diminue la durée du portage rénal. Encore faut-il que le diagnostic soit posé...
